samedi 24 janvier 2009

ET ROCK'N ROLL

Cette année, Claude Aubry a rebaptisé son blog Scrum, Agilité et Rock'n Roll. Il explique pourquoi dans un billet publié ce mois-ci. Je trouve son rapprochement entre les démarches agiles et l'esprit de rébellion très pertinent. Je rebondis sur son billet car je reconnais notre équipe dans ce qu'il décrit.

L'esprit de groupe est très prononcé dans notre équipe. Nous avons notre lieu, nos rythmes de travail, nos pratiques, nos rituels et notre réputation. Tout ce folklore créé et renforce l'identité de l'équipe.

L'équipe a le sens du rythme. Les itérations sont mensuelles, le build complet est journalier, le stand-up-meeting de 10 minutes (max) est quotidien et les réunions sont timeboxées avec des minuteurs.

La démarche de travail est brut de fonderie. Tout ce qui n'apporte pas de valeur est supprimé. On élimine les stocks en travaillant en flux continu et tendu. La durée des réunions est bornée.

L'équipe est toujours en concert. Elle enchaine des itérations de durée fixe devant son public. A la fin de chaque morceau, lors de la démonstration, elle espère les applaudissements du client.

L'esprit de rébellion est aussi très prononcé. Obstinément, l'équipe remet en cause les habitudes inefficaces et cherche à éliminer les gaspillages. Changer pour mieux faire est un acquis. Cet esprit est même officialisé par la rétrospective d'itération.

Se rebeller demande du courage. Il en faut lorsque l'équipe se heurte à une organisation rigide. De plus, l'équipe assume la part de risque qu'il y a dans toute démarche innovante.

Le rebelle prend aussi des coups. Les membres de l'équipe n'ont jamais été autant repris par notre hiérarchie pour des problèmes d'attitude ou à cause de conflits. Notre obstination à remettre en cause les habitudes et à éliminer les gaspillages choquent et dérangent parfois. Une conduite du changement devrait éviter ces maladresses. J'ai déjà consacré plusieurs billets (1 et 2) à ces problèmes.

Je pense que notre management est très conscient de cet esprit de rébellion. La hiérarchie est satisfaite de voir le bulldozer avancer mais aussi soucieuse des dégâts collatéraux. La gestion de l'équipe par le management est donc une combinaison contrastée de reconnaissance et de rappels à l'ordre.

C'est bien joli cet esprit de rébellion, mais apporte t-il de la valeur? Il se trouve que notre industrie est marquée par des pratiques anciennes, lourdes et peu efficaces. Tout le monde s'accorde pour reconnaitre qu'il faut conduire un changement assez radical. Pour porter une révolution au quotidien sur le terrain il faut des rebelles. Et puis maintenant nous avons l'avantage de ne plus en être à l'exploration. Après plusieurs années de pratique nous disposons désormais de métriques et de bilans d'affaires. Les faits montrent que les projets ne sont pas faciles mais ils s'arrangent. L'esprit rebelle a du bon. Par contre, j'imagine que cet esprit perdra en force (sans disparaitre pour autant) à mesure que les principaux obstacles seront surmontés.

Concluons en musique avec la question qui hante le rebelle. Spéciale dédicace à Claude Aubry ;o)

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