On nous demande fréquemment quelles sont les limites à la pratique efficace d'une démarche agile. En dehors du périmètre de l'équipe de développement, qu'est-ce qui peut nuire à la productivité de l'équipe? Au-delà de la contraposé de chaque valeur, principe et pratique agile, voici quelques contextes de développement inadéquats.
LA MULTIPLICATION DES FRONTIÈRES ET DES CONTRATS
La multiplication des relations contractuelles et des frontières au sein d'un projet (entre équipes, entre métiers, entre lieux géographiques, entre bureaux, entre langues, entre l'organisation et ses sous-traitants) entraine un effort d'organisation. Cet effort peut-être vu comme un gaspillage (au sens du Lean) puisqu'il n'apporte aucune valeur au client.
LE MANQUE DE CONFIANCE ACCORDE AUX ÉQUIPES
Si l'organisation n'accorde pas sa confiance aux équipes de développement, elle gaspillera de l'énergie à planifier en détail les travaux (qui ne se dérouleront pas conformément aux détails), à formaliser et standardiser en détail les procédures (que les développeurs souhaiteront adapter à plusieurs reprises) et à contrôler les activités (au lieu de supprimer les obstacles). Aussi, elle démotivera les équipes et freinera la prise d'initiative et de décision.
Cet état d'esprit, qui consiste à vouloir séparer penser et faire, se concrétise souvent par des procédures très détaillées, des outils complexes et une planification microscopique et à long-terme.
LE MANQUE DE MATURITÉ DE L'ORGANISATION
L'organisation doit faire preuve de maturité et de sang-froid pour accepter et traiter les problèmes qui seront identifiés tôt par la pratique des démarches agiles. Une organisation immature sera tentée d'agir sur la démarche qui a révélé les problèmes et non sur la cause racine des problèmes.
LE GIGANTISME ORGANISATIONNEL
L'équipe doit croître de manière itérative et incrémentale pour éviter de démarrer le projet avec de trop nombreuses ressources ou d'ajouter des ressources à un moment où le projet prend du retard. Conduire un grand projet avec de nombreux développeurs n'est pas une fatalité. Cette vision des grands projets est souvent liée à la planification par homme/mois. La synchronisation de nombreux intervenants est un effort. Cet effort peut être vu comme un gaspillage (au sens du Lean) puisqu'il n'apporte aucune valeur au client.
UN LANGAGE DE PROGRAMMATION INADAPTÉ
L'utilisation d'un langage de programmation orienté-objet est un atout pour construire une application de manière incrémentale et pour rendre le logiciel testable. Faire l'impasse sur la programmation orientée-objet rend les applications plus laborieuses à tester et à construire par incréments.
ET LA LISTE N'EST PAS FINIE ...
Tous ces contextes réduiront les bénéfices d'une démarche de développement agile. D'ailleurs ces freins à l'efficacité ralentissent tous types de projets, agiles ou non. Malheureusement, il ne s'agit sûrement pas d'une liste exhaustive.
Assessing the results of using the Strangler Fig on a Mobile App
Il y a 7 heures
Encore une fois, tes propos sont très pertinents. Personnellement, je suis le témoin de ce "manque de confiance" de du "manque de maturité de l'organisation".
RépondreSupprimerN'as-tu pas le désagréable sentiment que parfois les "gens d'en bas" (ceux qui mettent les mains dans le cambouis), dans leur profond désir d'améliorer leur prestation, se heurtent parfois à une hiérarchie, à une organisation qui ne sait pas progresser? La structure de l'organisation devenant un vrai handicap... ça me rappelle ce dicton rapporté par une personne très respectable et respectée dans notre communauté : "Le poisson, c'est par la tête qu'il commence à pourrir" ;-)
Dans notre entreprise, toute l'organisation, les fonctions, les services vont être remaniés afin d'aligner notre structure avec l'agilité "d'en bas". Tiens bon Manu, tu n'es pas tout seul!